« Tout ceci n'est pas très constructif de la part du conseiller national, lance Bernard Bebarbieux, le doyen de la faculté des sciences de la société. On peut même parler de dérive utilitaire » précise-t-il. L'UDC souhaiterait donc que les formations enseignées aux étudiants produisent quelques choses de concret. Bernard Bebarbieux souligne l'importance d'un enseignement théorique « qui amène à une ouverture d'esprit et de réflexion nécessaire à l'évolution de notre société ».
Pour Jérôme Favre, chargé de communication de l'AESPRI, l'Association des étudiants en sciences politiques et sociales de Genève, l'initiative du député UDC est illogique et non pertinente. « Ce n'est pas en fermant les portes aux étudiants qu'on va améliorer leur situation» explique-t-il, sans oublier de rappeler que des efforts sont déjà mis en place par de nombreuses associations pour encourager l'insertion des étudiants dans le monde professionnel.
D'autant plus que les chiffres ne sont pas aussi alarmants que le prétend le conseiller national UDC Adrian Amstutz. En effet, selon le journal le matin, 2,8% seulement d'étudiants en sciences sociales ne trouveraient pas d'emplois dès la fin de leur master. Pour Markus Zurcher, secrétaire général de l'ASSH, Académie suisse des sciences humaines, « tous les élèves qui ont obtenu un bachelor ou un master en sciences sociales trouvent un emploi stable dans un délai de 5 ans au plus tard » avant de déplorer une « attaque injustifiée » contre la jeunesse.
«Pourquoi diviser le nombre d'élèves de moitié ? L'UDC sort de son rôle (...) elle n'a pas confiance ni dans la jeunesse ni dans l'avenir de la Suisse » s'irrite Manuel Tornare, conseiller national genevois du Parti socialiste. Tout cela n’est pas très sensé et en réalité l'UDC ne fait que s'attaquer à un milieu professionnel qui lui est défavorable ».
